Je suis venu à la photographie il y 9 ans, en 2006, suite à une formation de photojournalisme. J’acceptais alors une commande pour un guide touristique sur Paris, avec le cahier des charges suivant : produire des images ensoleillées de la capitale. C’est à la météo catastrophique de ce printemps-là que je dois l’idée de « Paris sous la pluie », une série de photographies à contre-courant de l’imagerie touristique de la ville lumière, capturée sous les intempéries.
Pris au jeu, j’ai conservé de cette expérience une relation très particulière au mauvais temps, un amour quasi fusionnel qui m’a amené à créer un univers visuel poétique lié aux variations météorologiques. C’est cette dimension onirique du climat qui m’intéresse, ainsi que sa dimension romanesque et imprévisible. Celle qui découle, au fond, de l’implacabilité des humeurs du ciel, et qui nous gratifie d’une infinie variation d’ambiances et l’atmosphères.
Un typhon à Hong Kong, un déluge à Tokyo, une tempête à New-York, de la pluie au Groenland, une averse parisienne, la mousson indienne, des neiges islandaises, du blizzard à Étretat, à Bucarest ou à Chicago…
J’ai adoré arpenter les mégapoles aux prises avec ces météores, et en saisir la beauté âpre à la manière d’un observateur du fragile équilibre du monde.